Un dialogue de sourds  ou comment une histoire de paysan écossais éclaire les malentendus entre commerciaux et juristes (01/2000) 

Humour Humeur 2000  
 

J'étais seul juriste parmi des commerciaux à la fin d'un repas animé et arrosé. Les plaisanteries fusaient. Chacun y allait de son histoire.  

Un de mes compagnons, que je connaissais de réputation comme un des responsables commerciaux les plus talentueux du Groupe prit la parole et raconta avec un  accent texan inimitable et un rire communicatif l'histoire de "lawyer" que voici:

Deux hommes d'affaires anglais sont dans un dirigeable au nord de l'Ecosse, perdus dans un brouillard très épais.

Pour tenter de se repérer, ils font descendre le ballon et se posent sur la lande. 

Chance extraordinaire, il se posent près d'un chemin. 

Comble de chance, au même moment, dans cet épais brouillard et sur ce chemin, arrive un paysan écossais.

Un des deux hommes d'affaires dit à son confrère: "laissez moi faire !" et s'adressant à l'écossais lui lance "Dites moi mon brave, où donc sommes nous?

L'écossais le regarde, lui répond "Mais, au bord du chemin et dans un dirigeable, pardi!" puis s'en va dans le brouillard sans même s'arrêter et en grommelant "Mais pourquoi me posent- ils tous des questions aussi stupides?".

L'homme d'affaires s'exclame alors "C'est bien notre veine! Il a fallu que dans cette mélasse, nous tombions un juriste! Ce qu'il a répondu est tout à fait exact mais cela ne nous sert strictement à rien!"

Pour moi qui n'avais jamais entendu d'histoires de juristes et qui venais de quitter quelques mois plus tôt le barreau pour l'ingénierie industrielle, cette plaisanterie qui faisait tant rire mes compagnons m'a beaucoup surpris.

J'ignorais alors à quel point elle traduisait alors une idée très couramment admise parmi les commerciaux selon laquelle les juristes ont une logique et un rythme qui leur sont propres et qu'ils ne cherchent pas à prendre en compte les préoccupations de ceux qui font les affaires.

J'ai depuis souvent rencontré chez nombre d'entre eux cette même idée toute faite, que ce soit sous forme de boutade, de note de service ou de réclamation.

Pour avoir été moi-même opérationnel durant plusieurs années, je me suis rendu compte, comme c'est souvent le cas lorsqu'il s'agit de plaisanteries, il y avait ici une large part de vérité.

Les juristes ne sont sont bien sûr pas en reste avec leur vision des commerciaux qui sont perçus comme des fous furieux qui font n'importe quoi, cultivant les malentendus et impliquant leur employeur dans des entreprises aux risques invraisemblables.

Cette plaisanterie permet de bien diagnostiquer les raisons de ce dialogue de sourds.

Ce ne sont pas les compétences du juriste qui sont mises en cause, ce qui lui est reproché, c'est de ne pas comprendre intuitivement ce qui paraît évident à son interlocuteur. .

Le paysan de l'histoire a la démarche de tout spécialiste qui, face à un problème,  attend qu'on lui indique dans un langage qui est le sien quelle est la situation puis quelles sont les réponses qu'on attend de lui.

Mais tous les juristes n'ont pas ce comportement de spécialiste même s'ils en ont les compétences. 

Nombre d'entre eux, dans des entreprises ou conseils extérieurs, font l'effort d'une écoute active de vos métiers, de vos problématiques, de vos contraintes. 

Ceux-là peuvent vous comprendre et apporter une réponse pertinente à vos interrogations. Ils peuvent également même être vos interprètes auprès d'autres spécialistes juridiques. Appuyez-vous sur eux!  

 
 

 

  

  

  

  

   

 

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